Motion contre la LPPR

Motion contre la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche (LPPR)

Les avancées de la science sont le résultat d’une intelligence collective, fondée sur les coopérations au sein d’une communauté scientifique, entre femmes et hommes acteur·ice·s de la recherche (chercheur.euse.s, ingénieur.e.s, technicien.ne.s et administratif.tive.s), entre laboratoires, entre institutions de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, au-delà des frontières. Les résultats de la recherche se construisent dans la durée, par l’accumulation de connaissances successives, dont les avancées les plus significatives sont le fruit de travaux éminemment collaboratifs.
 
Alors que nous vivons une crise sanitaire d’ampleur inégalée, le gouvernement a décidé d’imposer son projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), unanimement critiqué par les personnels de la recherche publique à plusieurs reprises avant la crise. L’émergence de la COVID-19 a pourtant mis en lumière l’absurdité de cette idéologie court-termiste, fondée tant sur la course au profit et la précarité matérielle et intellectuelle, que sur l’idée erronée que la recherche est le fait de héros ou d’héroïnes providentiel.le.s. De plus, le renforcement de la compétition entre chercheur.euse.s a des effets notoirement néfastes sur l’innovation et la prise de risque.
 
Les personnels temporaires et permanents du Laboratoire d’Ecologie Alpine de Grenoble (Unité Mixte de Recherche UGA-USMB-CNRS 5553) considèrent que le projet de loi actuel ne répond en rien aux attentes de la communauté scientifique, ni aux besoins du monde de la recherche dans son ensemble. Ils estiment de plus que le calendrier actuel, à marche forcée, n’est pas acceptable. Ils demandent en conséquence le retrait de ce projet de loi.