Des aires prioritaires identifiées pour adapter les territoires alpins aux sécheresses par les Solutions fondées sur la Nature
Dans une étude publiée dans la revue AMBIO,une équipe de recherche associant des scientifiques de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE-OSUG, CNRS/UGA/IRD/INRAE/Grenoble INP-UGA) et du laboratoire d’écologie Alpine (LECA-OSUG, CNRS/UGA/USMB), dans le cadre du projet PORTAL (ANR Make Our Planet Great Again), a identifié les zones prioritaires pour l’adaptation des territoires alpins aux sécheresses avec les Solutions fondées sur la Nature, telles que le déploiement de l’agroforesterie et de l’agriculture de conservation des sols, les pratiques sylvopastorales, la régénération naturelle des forêts, et la restauration de zones humides.
En s’appuyant sur les projections climatiques à horizon 2100 de l’humidité des sols et de la recharge des nappes phréatiques dans les Alpes européennes, l’équipe scientifique a identifiées les régions où l’impact futur des sécheresses risque d’être le plus important et où les Solutions fondées sur la Nature peuvent être mises en place pour préserver ou améliorer la capacité des écosystèmes à retenir l’eau dans les sols.
Les modèles ont permis d’identifier ces zones prioritaires dans chacun des quatre écosystèmes étudiés : les zones agricoles, les forêts, les prairies, et les zones humides.
Les zones les plus exposés au futur manque d’eau du à l’assèchement des sols et des nappes sont dans les plaines italiennes, autrichiennes et du sud de la France, près des Alpes. Les zones exposées à la sécheresse des sols mais avec une recharge de nappes importantes sont quant à elles situées dans l’Ouest des Alpes, en France et en Suisse.
L’étude montre que les zones humides et agricoles prioritaires se situent principalement dans des aires protégées, soulignant leur rôle essentiel dans l’adaptation des territoires au changement climatique.
Les zones prioritaires pour l’adaptation ont également été comparé à celles où l’atténuation et la conservation de la biodiversité seraient les plus importantes, mais peu de synergies spatiales ont été identifié. Ces résultats suggèrent donc que la planification des Solutions fondées sur la Nature peut optimiser les synergies, mais que les différents objectifs (adaptation, atténuation, conservation) doivent également être ciblés indépendamment à l’échelle locale.
L’étude identifie des pistes pour de futures recherches, notamment l’exploration de scénarios de planification de Solutions fondées sur la Nature dans les zones identifiées avec les acteurs et actrices des territoires, et l’évaluation de leurs potentiels bénéfices pour l’adaptation.
Référence
Dubo, T., Palomo, I. & Lavorel, S. Priority areas for nature-based adaptation to climate change in the Alps. Ambio (2025). DOI : https://doi.org/10.1007/s13280-025-02240-7
Contacts scientifiques locaux
– Titouan Dubo, post-doctorant CNRS à l’IGE-OSUG
– Ignacio Palomo, chercheur IRD à l’IGE-OSUG
– Sandra Lavorel, directrice de chercheur CNRS au LECA-OSUG
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