Projet (2019 - 2024) : APOLLON

Biologie et écologie de l’Apollon (Parnassius apollo) et implications pour la gestion conservatoire

Team involved : BIOM, MEEBIO
Platform involved : AAEM, MEMOBIO, PASTIS
Main contact person : Laurence DESPRES (LECA, UGA)

Summary :

L’apollon Parnassius apollo (Papilionidae) est un rhopalocère héliophile emblématique des pelouses de montagne. La survie hivernale des œufs est conditionnée par la présence de neige les protégeant du gel. Les chenilles se nourrissent essentiellement sur des plantes des genres Sedum et Sempervivum. L’espèce est en déclin en Europe, et classée comme vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). Elle figure sur la liste des espèces prioritaires du Plan National d’Action en faveur des papillons de jour et nécessite une attention particulière en termes de mesures de gestion/conservation. La région AURA abrite plus du tiers de la population française. Cependant, l’habitat de l’espèce, et les facteurs paysagers qui affectent la connectivité entre populations et leur dynamique démographique restent mal connus, ce qui rend la mise en place des mesures ERC délicate.

 

Le premier objectif de ce projet est de mieux caractériser l’habitat de l’Apollon par une analyse basée sur les données d’occurrences à l’échelle globale (Europe) et locale (intra massif), et d’identifier les facteurs clés (climatiques, utilisation des terres) qui limitent sa distribution. Le second objectif est d’identifier les éléments paysagers qui favorisent la dispersion de l’apollon, afin de fournir des préconisations de gestion visant à favoriser la connectivité entre les habitats identifiés comme les plus favorables.

 

L’analyse génétique des populations couplée avec des méthodes plus directes d’estimation de taille de population et de potentiel de dispersion (par capture-marquage-recapture), permettra d’identifier les populations en expansion, et celles en déclin, ainsi que d’estimer les flux de gènes entre populations sources et populations puits. Une meilleure connaissance de la dynamique démographique des populations et de leur habitat est indispensable à la préconisation de mesures ERC.

 

Marqueurs moléculaires :
Une analyse pilote menée à partir d’un échantillonnage non-létal (une seule patte prélevée par papillon) dans 5 massifs alpins a permis d’identifier plus de 2000 SNPs (Single Nucleotide Polymorphisms) distribués sur tout le génome : le faible nombre d’individus génotypés par site (5) est compensé par un large échantillonnage de marqueurs génétiques co-dominants, permettant une excellente estimation de la diversité génétique intra et inter-populationnelle et des paramètres démographiques (taille des populations, taux de migration…). L’échantillonnage sera étendu à tous les massifs montagneux d’Europe.

Variabilité génétique et histoire évolutive et démographique des populations :
La diversité génétique des populations par site et par massif sera comparée et leur histoire évolutive et démographique sera inférée : ceci nous permettra d’identifier les principaux refuges glaciaires et les barrières à la dispersion. Nous utiliserons des méthodes d’inférence couplant simulation par coalescence et abc pour estimer la date des évènements de divergence entre populations, ainsi que les changements de taille de population (expansion/déclin).

Identification des facteurs environnementaux qui structurent la variabilité génétique à l’échelle locale et à l’échelle globale :
A l’échelle locale, la structure du paysage (utilisation des terres, massifs, vallées…) peut avoir une influence sur la dispersion et la taille des populations de papillons. Nous utiliserons des analyses multivariées et des régressions multiples pour identifier les facteurs environnementaux qui expliquent le mieux la différenciation génétique inter-sites et la diversité génétique observée à différentes échelles : site, massif, région.

Niche climatique et prédiction des distributions futures :
Une analyse de niche basée sur la distribution géographique des données d’occurrence (bases de données GBif ; données locales des gestionnaires) complètera/validera les inférences démographiques obtenues à partir des indices de diversité génétique, par la mise en relation entre abondance et facteurs environnementaux.

L’identification des facteurs climatiques et des variables paysagères qui favorisent l’expansion des populations de Parnassius apollo permettra de mieux cibler les mesures de conservation pour limiter/circonscrire leur déclin.

 

Partners :

  • LECA - CNRS - Université Grenoble Alpes - Université Savoie Mont Blanc (Laboratoire d’Écologie Alpine)

 Caroline KEBAILI
 Stéphanie SHERPA
 Laurence DESPRES
 Maya GUEGUEN
 Julien RENAUD
 Delphine RIOUX

 

  • Ce projet réunit plusieurs acteurs de la Région Auvergne Rhône Alpes dans différents massifs alpins et auvergnats :

 Parc naturel régional de Chartreuse et sa réserve naturelle nationale
 Parc naturel régional du Vercors et sa réserve naturelle nationale
 Massif de Belledonne
 Massif du Taillefer
 Parc naturel régional des Bauges et sa réserve de chasse
 Parc naturel des Volcans d’Auvergne et sa réserve naturelle nationale

 

  • Rédacteurs et animateurs du pré PNA régional :

 Yann BAILLET - FLAVIA (Association pour les papillons et leur étude)
 Aurélie SOISSONS - CEN Auvergne (Conservatoire d’Espaces Naturels)
 Philippe BACHELARD - SHNAO (Société d’Histoire Naturelle Alcide d’Orbigny)

  • Pôle Invertébrés Région AURA

 Donovan MAILLARD

  • AFB (Agence Française pour la Biodiversité) - MNHN (Muséum National d’Histoire Naturelle)

 Pascal DUPONT

  • OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement)

 Xavier HOUARD (rédacteur et animateur du PNA national)
 Stéphane JAULIN (rédacteur et animateur du PNA national)

  • IMBE - Université d’Aix-Marseille (Institut Méditerranéen de Biodiversité d’Ecologie marine et continentale)

 Gabriel NEVE