Eric Bazin (1977-2017)

La disparition brutale d’Eric Bazin, Maître de Conférences à l’université Grenoble Alpes et membre du Laboratoire d’Ecologie Alpine, laisse ses collègues dans une très grande tristesse.
Originaire de Vendée, Eric effectua sa maitrise à l’université de Montréal au Canada, dans le cadre d’un échange avec l’université Rennes 1. Après un DEA puis une thèse à l’université de Montpellier à l’ISEM, au laboratoire Genome Populations Interactions Adaptation, sous la direction de Nicolas Galtier et François Bonhomme, il part ensuite 2 ans en post-doctorat au Royaume-Uni à l’Université de Reading où il travaille avec Mark Beaumont. Il revient ensuite à Montpellier en 2008 et développe des collaborations au CIRAD puis au Centre de Biologie pour la Gestion des Populations, avant d’être recruté Maître de Conférences à l’université Joseph Fourier de Grenoble. Il a effectué sa recherche au Laboratoire d’Ecologie Alpine, et a enseigné la génétique des populations et la biologie évolutive en Licence et Master.
Eric était un expert en biologie évolutive. Un de ses résultats majeurs, publié dans la revue Science (Bazin et al. 2006, DOI : 10.1126/science.1122033), montre que l’estimation de la diversité génétique des populations animales effectuée à partir de l’ADN mitochondrial ne reflète pas leur histoire démographique, questionnant ainsi l’utilisation courante de ce marqueur en biologie de la conservation. Eric s’était spécialisé en génomique de l’adaptation. Il travaillait sur la mise en place de méthodes mathématiques pour détecter les régions du génome soumises à la sélection naturelle. A Grenoble, il collaborait aussi étroitement avec l’équipe Biologie Computationnelle et Mathématique du laboratoire TIMC-IMAG.
Eric venait de bénéficier d’une délégation au CNRS et travaillait en relation avec l’UMR Botanique et modélisation de l’architecture des plantes et des végétations (AMAP) et le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive à Montpellier. Il coordonnait depuis un an un projet ANR centré sur l’étude du potentiel génétique adaptatif des arbres alpins aux changements environnementaux.
Eric allait avoir 40 ans. Il partageait sa vie entre Grenoble et Montpellier, ville à laquelle il était profondément attaché. C’était une personne discrète, souvent distraite, toujours souriante et amicale, tellement attachante. Tout le monde appréciait sa spontanéité et sa gentillesse remarquable.